De Pierre Duchesne et de l'objectivité des médias

«Mario Dumont et Réjean Breton: la gauche dominante à l'université et à Radio-Canada»

Je suis étonné de revoir Réjean Breton si vite à l'émission de Mario Dumont. En juin dernier, Monsieur Breton avait méchamment dérapé au sujet d'Amir Khadir et Gabriel Nadeau-Dubois, leur souhaitant à la radio des gentillesses physiques pour lesquelles il s'est toutefois excusé dans les quarante-huit heures. Il faut croire que Monsieur Breton est aimé par certains, et que l'amour rend aveugle. En contrepartie, Réjean Breton n'est pas suffisamment détesté pour que les gens restent rivés à leur écran en le voyant. Il n'est pas Pierre Mailloux. Pour le commun des mortel, c'est Réjean qui? Celui qui souhaitait du mal physique à Amir Khadir et Gabriel Nadeau-Dubois? Bref, c'est une recette pour que le téléspectateur change de poste.

En mai dernier, j'écrivais que le ton de Monsieur Breton me hérisse, trouvant que pour la forme il n'a rien à envier à celui des tenants les plus méprisants de l'extrême-gauche. En contrepartie, j'ajoutais cependant: «Si une idée mérite d'être creusée, doit-on laisser la forme nous boucher les oreilles?» Monsieur Breton affirmait alors que le modèle québécois oscille entre corruption et révolution.

Au-delà des sujets abordés, l'extrait vidéo soulève deux questions:

1. La reconnaissance des faits, même quand ils nous déplaisent

Quand Réjean Breton parle de biais envers la gauche dans les milieux universitaires et les médias, peut-on le prendre en tort sur les faits? Ce n'est certainement pas moi qui irai affirmer le contraire.

2. À prêcher aux convertis, on risque de limiter l'accroissement du nombre de ses paroissiens

Depuis les débuts de La première minute, j'ai affirmé que Mario Dumont faisait de la télévision qui méritait d'être vue par un maximum de gens. Dans les notes de bas de page de Le vrai piège caché dans le programme de la CAQ, j'écrivais:

«Cofondateur de l’ADQ et chef de l’opposition officielle au Québec en 2007-2008, Monsieur Dumont ne fait plus l’actualité, il la commente. Il n’a pas peur non plus de laisser l’ensemble du spectre politique venir s’exprimer à son émission. Le coloré et distrayant Gilles Proulx est un collaborateur régulier. Patrick Lagacé, coinventeur de la Clique du Plateau avec son ami Jeff Fillion, est aussi un régulier du plateau.

J’y vois parfois Mathieu Bock-Côté, un des esprits les plus fins en analyse politique et sociale à se révéler au Québec ces dernières années, à un point tel qu’il pourrait être français ou Denise Bombardier. Vous devriez le lire, lui aussi.

Ignorer une émission réseau qui propose autre chose que de la pensée unique réchauffée est un non-sens. Programmez vos Illico, Bell ou autres et essayez Mario Dumont une semaine.»

Je le pense toujours. Mais si dans le clip ci-haut je n'ai rien à reprocher de significatif au ton de Monsieur Breton, ses propos de juin dernier sont encore frais à mon souvenir. Et je ne suis certainement pas le seul. Mon étonnement vient donc de là. Le purgatoire fut bref. Par contre, une chose ne m'étonne pas. La tendance, à gauche, de vouloir éviter la présentation des points de vue dits «de droite». Chaque fois que je suggère l'écoute de Dumont à mes amis tenants d'une gauche pure et dure, la tendance est de vouloir poliment passer son tour. Et ceci nous ramène au point un, la reconnaissance des faits, même quand ils nous déplaisent.

Gauche, droite, mes messages sont passés.

Je suis «plate», n'est-ce pas? Figurativement parlant, seulement. Souhaitons-le.

- Éric de la Noüe

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